B – 34 TO – « Alors tu es roi ? »

2018-11-29T00:29:23+01:0029 novembre 2018|

Fête du Christ Roi, dernier dimanche de l’année liturgique. C’est un peu comme le couronnement de l’année, et nous fêtons Jésus Christ Roi de l’univers. Couronnement qui pourrait paraître ambiguë car la liturgie nous propose le passage du procès de Jésus devant Pilate. On aurait pu attendre un texte plus spectaculaire, flamboyant, mais alors qu’est-ce à dire ? Face à face entre le fils de l’homme et Pilate, entre le fils de Dieu enchaîné et le gouverneur de Judée, représentant de l’Empire Romain, de l’occupant. Jésus lui, a été livré par les juifs parce qu’il a dit qui il était : le fils de Dieu. Pilate représente l’autorité de l’Empereur, il détient le pouvoir politique, juridique, il le dira à Jésus un peu plus loin : il a le pouvoir de vie et de mort. Son royaume en quelque sorte, c’est le pays qu’il occupe, son règne c’est celui de l’empire romain, et de son armée d’occupation qui est sous ses ordres. Voilà un roi, un monarque tel que le monde en a enfanté. Mais qui est vraiment le roi ?

Le procès de Jésus face à Pilate, préfigure aussi le procès de Dieu devant les hommes, où Dieu est souvent accusé à tort. Car si Pilate n’a pas reconnu Jésus comme roi, c’est-à-dire comme fils de Dieu, il est complètement dépassé par l’échange, par ce qui se joue. Combien d’hommes et de femmes ne l’ont pas reconnu comme tel, et ont contribué au même verdict, en le trahissant, le rejetant ou le condamnant à l’indifférence.

Comment reconnaître une royauté qui n’est pas de ce monde ? Comment reconnaître un roi qui n’a pas de palais ? Il n’a même pas d’endroit où reposer la tête.

Comment le reconnaître à son armée ? Ses apôtres sont en déroute et son armée d’anges n’est perceptible qu’à un esprit inspiré.

Comment reconnaître un roi dont la cour, est la cour des miracles où les boiteux, les aveugles et les pauvres ont une place de choix ?

Comment reconnaître sa filiation divine si l’on n’a pas accueilli Dieu le père ?

Jésus venu inauguré le règne de l’amour de Dieu pour tous les hommes, n’est pas toujours accueilli comme il le faudrait : L’amour n’est pas toujours aimé.

« Mon royaume n’est pas de ce monde » nous dit Jésus.

Frères et sœurs reconnaissons que même pour nous qui avons accueilli Jésus comme notre sauveur, venu révélé l’amour du père, il n’est pas toujours facile de voir en lui un roi, un roi dont l’étendard est celui de l’amour, dont la devise est : miséricorde. Un roi couronné d’épines dont le sceptre est la croix, et qui donne sa vie pour ceux qu’il aime. Enfin un roi dont la bravoure est de passer le tablier de service et de laver les pieds de ses disciples.

La royauté revendiquée par Jésus n’a pas de visée politique, elle n’utilise pas la force, cette royauté s’exerce dans le monde, son but est de rendre témoignage à la vérité. Vérité sur Dieu, sur l’amour infini de Dieu. « Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. »

Jésus est aussi venu rendre témoignage à la Vérité quant à sa réelle identité, ce fils bien aimé du Père qui l’a ressuscité dans la gloire. Car c’est de son père que le Christ reçoit sa royauté, et son royaume c’est le peuple de ceux qui l’accueillent comme Seigneur et sauveur.

C’est ce que nous dit le livre de l’apocalypse : À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père. » Le Christ a fait de nous son royaume !

Nous, qui avons écouté la Parole du Christ, et qui diront dans le notre père : « que ton règne vienne » ; pour que ce règne inauguré par Jésus continue d’advenir, et pour rendre témoignage à la Vérité ; laissons Jésus régner dans nos cœurs, dans nos vies comme roi d’amour, pour que ce royaume de Dieu -qui est paix, amour et miséricorde pour tous les hommes- grandisse. Soyons les porteurs de cette nouvelle qui nous dépasse, vérité qui n’est pas de ce monde, mais bien pour ce monde.

Témoignons qu’aucun roi de la terre, aucune idole, aucune idéologie ne peut nous sauver. Seul Dieu nous sauve par Jésus mort et ressuscité pour nous.

La logique et l’essence même de Dieu nous bousculent, elle va à contre-courant de ce que nous sommes, c’est un renversement des valeurs mondaines. Qui est le roi ? Même si Pilate mène les débats il ne semble pas les dominer, pas plus qu’il ne domine Jésus, alors faisons en sorte qu’il n’y ait plus de faux procès qui soit fait à Dieu et à son Christ.

Car il n’y a en lui aucun motif de condamnation…

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