Le temps de l’avent est un temps privilégié à plusieurs égards, il est la période de l’année liturgique où les textes de l’Ancien Testament peuvent être interprétés comme des prophéties annonçant le Nouveau Testament, comme des prophéties qui annoncent la venue du messie. Le texte d’Isaïe porte l’annonce de cette venue : « Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda :« Voici votre Dieu ! Voici le Seigneur Dieu ! ». De même le commencement de l’Évangile de Marc qui vient d’être proclamé s’appuie sur le texte d’Isaïe, pour introduire l’action de Jean Baptiste, l’Ancien Testament annonce le nouveau, et le Nouveau Testament s’appuie sur l’Ancien, montrant ainsi la continuité entre les deux, montrant également la continuité dans le plan de salut de Dieu.
La figure qui nous accompagne en ce second dimanche de l’Avent est Jean Baptiste, il est le plus grand des prophètes. Il fait le pont, le lien entre l’Ancien et le Nouveau testament, Il est aussi le précurseur, le premier à annoncer et désigner le Christ comme le messie attendu par le peuple d’Israël. Jean Baptiste annonce la venue du règne de Dieu, et pour l’accompagner, un baptême de conversion. Il désigne le Christ comme l’agneau de Dieu, comme le sauveur qui, lui, viendra nous baptiser dans l’Esprit Saint. Comme si la conversion et l’aide de l’Esprit Saint étaient les conditions indispensables pour accueillir cette annonce de la Bonne Nouvelle. Et cette Bonne Nouvelle la voici:
- Dieu est Amour, il veut se faire le père de tous et il a un plan de salut pour sauver tous les hommes.
- Jésus son fils est la révélation de ce plan de salut : par son incarnation, sa mort et sa résurrection il nous donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu, c’est-à-dire des filles et fils de ce père qui nous aime, et qui nous commande de vivre en frères.
- l’Esprit Saint nous donne la disposition pour accueillir cette annonce dans la foi en la promesse et la Parole du Christ.
C’est une nouvelle qui ne peut être accueillie que grâce à l’Esprit Saint tellement elle dépasse notre entendement, si l’on voulait parler comme les jeunes ont dirait « c’est une histoire de ouf !!! » Frères et sœurs prenons vraiment conscience de cette nouvelle formidable : Dieu nous aime !!! Il veut notre bonheur !!! Si nous sommes venus aujourd’hui ici dans cette Église de Castelginest c’est parce qu’un jour nous avons entendu cette annonce, c’est parce qu’un jour nous avons fait cette rencontre avec Jésus, et que nos vies en ont été changées, bouleversées, et qu’ainsi nous nous sommes mis en chemin à la suite de ce Seigneur.
La Bible est jalonnée de cette annonce et de ces rencontres qui ont changées des vies. Nous avons fêtez il y a 2 jours la fête de l’Immaculée Conception, avec dans l’Évangile de Saint Luc, l’annonce que Marie reçoit de l’ange Gabriel que Dieu l’a choisie pour donner naissance au messie, au sauveur de monde ; elle croit, elle accueille, et de cette rencontre au plus intime d’elle-même, sa vie va en être transformée ; elle devient la mère de Dieu. Toujours à la suite de ce passage de Saint Luc nous trouvons la première rencontre entre Jean Baptiste et Jésus, dans le passage de la visitation. Marie va visiter sa cousine Élisabeth et à l’annonce de l’arrivée de Marie et de Jésus, Jean Baptiste va tressaillir de joie dans le sein de sa mère. « Car lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi ». Avec le recul en connaissant Jean Baptiste, ça a dû être la fête dans le ventre d’Elisabeth ce jour-là, je suis sûr que les mamans comprennent mieux que nous de quoi il s’agit. Annonce et rencontre qui vont changer le cours de la vie de Jean Baptiste, et par la suite il va devenir le prophète que l’on connaît.
L’eucharistie est un mémorial, c’est-à-dire un moment où nous faisons mémoire du Christ qui a donné sa vie pour nous sauver, maintenant pendant ce temps de la Parole de Dieu, et pendant toute cette semaine je nous propose de faire mémoire de ce moment où cette annonce a fait irruption dans nos vies, c’est-à-dire nous remémorer cet instant où par cette rencontre avec Jésus nos vies ont changé. De nous rappeler ces personnes qui nous ont en quelques sortes révélées ce Dieu d’amour et de miséricorde. Dans le silence de nos cœurs demandons à l’Esprit Saint de faire revivre en nous cet instant, de revoir ce moment favorable ou par l’intermédiaire d’une personne, et l’aide de l’Esprit Dieu s’est fait connaître… Puis disons merci à Dieu, soyons plein de louange et de reconnaissance de s’être révélé ainsi. Dieu veut notre bonheur à tous et il fait tout pour qu’il advienne, et nous prenons bien conscience que nous ne pouvons garder cette nouvelle pour nous qu’il nous faut la partager, qu’il nous faut être à notre tour ces annonceurs, ces voix qui proclament que Dieu est : « Comme un berger, il fait paître son troupeau son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.» Que l’Esprit Saint renouvelle en nous la grâce de notre baptême pour être des prophètes, des annonceurs de ce règne de Dieu qui est présent.
Frères et sœurs si ce temps de l’Avent nous prépare à la venue de notre Seigneur, tout à l’heure quand le père Jean Paul élèvera le corps du Christ au-dessus de l’autel, quand il le désignera en disant : « voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » alors sachons reconnaître qu’une fois de plus nos vies vont être visitées, et que nous allons vivre cette rencontre avec ce Dieu qui peut changer nos vies.
