C – Vigile Pascale – « Chers amis qui êtes baptisés ce soir, et nous tous avec vous ! »

2019-06-01T16:05:18+01:0022 avril 2019|

Mes chers frères et sœurs ! Chers Aurélie, Frank, Cécilia, Florian, Marion, Mahariba, Nicolas et Luise appelés au baptême ce soir, et vous, Marie-Victoire qui recevrez le corps et le sang du Christ pour la toute première fois au cours de cette veillée pascale.

Nous avons tous déjà vécu un jour, récemment, peut-être ce soir, la belle expérience de la joie, de l’allégresse, ou alors, de la tristesse, de la peur, la colère ! Ces différents sentiments apparaissent tous dans le récit que saint Luc nous fait des premières heures de la résurrection de Jésus. Ce récit nous décrit un monde d’émotions et de sentiments de joie, de tristesse, de dégoût, de peur que vivent les saintes femmes qui se rendent au tombeau : la profonde tristesse d’avoir perdu le Maître, ce Jésus qu’elles avaient aimé et suivi jusqu’au pied de la croix. « Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. Elles entrèrent mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. » La crainte saisit ces femmes qui trouvent, à la place du corps Seigneur deux êtres divins, deux anges qui leur parlent. Quelle belle rencontre ! Nous aimerions tellement faire nous aussi une telle rencontre, en particulier quand nous nous posons ces questions qui comptent vraiment, celles qui nous désemparent parce que essentielles à notre vie, à notre existence.

Et pourtant, simplement, timidement, Dieu nous fait faire de telle rencontre d’anges, à travers les frères et sœurs, les amis que Jésus Ressuscité nous envoie pour nous rappeler qu’il n’est plus dans une tombe, mais qu’il vit dans notre monde, dans l’Église, dans nos familles et surtout dans notre cœur !Ce soir, j’aimerais rappeler simplement, pas pour exposer leur vie, mais pour en donner quelques lignes, les belles rencontres que nos huit baptisés de ce soir, ont faites avec le Christ Jésus.

Il a fait sa scolarité dans une école privée, fait du catéchisme, mais Florian n’avais jamais été baptisé. Des questions logistiques ne l’ont pas permis. Un jour, alors que Florian pleurait son grand-père -nous prions pour lui ce soir-, il a voulu être baptisé au cours de la même célébration des funérailles! Évidemment que le curé n’a pas accepté cela… heureusement ! Des années après, la grâce de cette rencontre l’accompagne ! Florian, votre baptême ce soir nous rappelle que même dans l’épreuve de la mort d’un être cher, Jésus ressuscité nous rencontre et nous redit qu’il a vaincu la mort. Voilà la grâce de cette rencontre qui jaillit sur votre compagne, Marie-Victoire, qui fait sa première communion ce soir, et sur votre toute petite Clélia qui vient de naître, qui sera baptisée prochainement.

En ce qui concerne Marion, la battante, la persévérante, c’est par le biais de Wendy, baptisée il y a trois ans à Lalande -et qui est sa marraine- qu’elle a rencontré Jésus : le témoignage de foi et de courage de Wendy, éprouvée par la maladie, a permis à Marion de réaliser la force du Christ qui a souffert mais qui a aimé jusqu’au bout. Marion, ce courage, cette persévérance, nous l’avons remarqué pendant tout votre cheminement, au début un peu compliqué à organiser. Mais quand le Seigneur séduit, nous ne pouvons pas lui résister et lui-même détruit les obstacles qui nous empêcheraient de le suivre. Vos accompagnatrices m’ont dit, pendant le carême : « Quand Marion veut quelque chose, elle l’obtient ». Merci pour votre persévérance. Vous dites vous-même combien Jésus a transformé en amour toute la colère que vous portiez à son égard dans votre cœur.

La rencontre avec Jésus se fait de manière ordinaire en famille, comme en témoigne le parcours de certains parmi vous ! C’est au sein de nos familles, Églises domestiques que Jésus nous rejoint pour nous dire qu’il est vivant, et nous envoyer annoncer sa résurrection. Votre enfant a été l’ange qui vous a permis de rencontrer Jésus ressuscité dans votre propre vie, pour avoir la force et la joie de vivre pleinement, malgré les épreuves quotidiennes. Jésus l’a promis : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ! Cécilia, vous avez raison de lui ouvrir votre cœur et de le laisser guider votre vie.

Pour Aurélie, tout est parti de la demande de la bénédiction de la maison à Fonbeauzard ! S’en est suivi la demande du baptême de Zacharie, votre fils, plein de vie… une rencontre avec le Christ qui jaillit sur votre famille car, non seulement vous avez demandé votre baptême à la suite de celui de Zacharie, mais vous recevrez, avec Frédéric votre conjoint, le sacrement de confirmation à la Pentecôte… en attendant le mariage qui se prépare déjà !

Nicolas aussi a fait cette expérience du Ressuscité au sein de la famille. L’an dernier, votre compagne, Émilie -qui vient d’être encore mère avec la naissance du petit Martin- a reçu le sacrement de confirmation à la Pentecôte. Quelques semaines après cela, c’est vous-même qui, au cours d’un repas chez vous, avez émis le désir de devenir chrétien ! De votre désir est né celui de votre fille Nina qui sera aussi baptisée demain à Villariès, entouré de ses copines de classe, comme Emma, qui ont fait la communion l’an dernier ! La joie du ressuscité est contagieuse !

Mahariba a fait une expérience similaire l’an dernier, grâce à Sophie, celle qui est votre marraine, qui a été baptisée dans cette église et sera confirmée à la Pentecôte. Dans le cadre professionnel, autour d’un café, Sophie vous a parlé de son baptême, vous a donné les coordonnées de la paroisse. Vous voilà ce soir, heureuse de devenir chrétienne, avec votre fille Kim-Lan qui, elle aussi, sera baptisée demain à Villariès. Votre expérience est un enseignement qui nous invite témoigner de notre foi, même dans le milieu professionnel. N’ayons pas honte de Jésus.

Luise, elle, est l’assoiffée de Jésus qu’elle a rencontré depuis l’enfance. Votre foi était tellement évidente que vous veniez à la messe chaque dimanche sans être baptisé, avec votre mari et vos enfants. Vos accompagnateurs en sont édifiés. Aujourd’hui, c’est un oui généreux que vous faites au Christ que vous aimez plus que tout, d’après vos propres paroles.

Enfin, il y a Frank, l’amoureux des hautes mers et des océans ! Il a fait le tour du monde en solitaire et aurait aimé être baptisé en pleine mer ! Ce soir, un peu d’eau de la Mer méditerranée -apportée de Barcelone par le père Pierre Protot qui est allé voir un match du Barça !-. Cette eau de mer sera mêlée à celle de la cuve baptismale ! Combien de fois Frank, en plein océan, a pensé qu’il en était terminé avec sa vie. Non baptisé, Frank s’est retrouvé, devant une mort imminente, à dire le Notre Père, confiant sa vie entre les mains du Père céleste. Un jour, alors qu’il était troublé et désemparé comme les saintes femmes devant le tombeau vide, Frank est entré dans l’église de Pechbonnieu qui était ouverte pendant qu’il prenait un café au village. Dans cette église, Frank a rencontré Jésus à qui il a voulu dire deux choses importantes : « Merci pour la vie heureuse que tu me donnes » et « pardon pour tout le mal que je t’ai fait dans le passé ».

Chers amis qui êtes baptisés ce soir, et nous tous avec vous ! Quand Jésus ressuscité transforme nos sentiments de peur et de tristesse en joie véritable, il nous envoie pour l’annoncer et en témoigner dans notre vie. Méfiez-vous cependant. Témoigner de la foi chrétienne peut être parfois très difficile. Je pense en particulier à notre France laïque et républicaine, parfois antichrétienne, qui découvre, heureusement, à travers un événement malheureux tel l’incendie de Notre Dame de Paris que notre pays a des racines chrétiennes. Cet événement malheureux nous invite à ne pas avoir peur de témoigner même si ce n’est pas facile.

Même les saintes femmes qui essayent d’annoncer la résurrection aux disciples sont prises pour des folles : « elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. » Imaginez le sentiment de colère et la déception de ces pauvres femmes en voyant les propres disciples de Jésus incrédules à la bonne nouvelle de la résurrection. On peut être triste, découragé, blessé dans notre foi à cause du comportement des apôtres de Jésus, comme dans l’Église actuellement, mais cela ne doit pas nous faire oublier que Jésus est à jamais vivant dans son Église et dans notre monde.

Soyons convaincus de la force du témoignage, même devant ce qui paraît être l’incrédulité du monde. Les saintes femmes sont prises pour des folles par les disciples, mais elles ont suscité un désir dans le cœur d’un seul d’entre eux : Pierre. « Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé ». Pierre ne fait pas la même expérience que les femmes, il ne rencontre pas deux anges comme les saintes femmes, mais il comprend ce qui est arrivé. En lui naît et grandit une joie intérieure dont il va témoigner jusqu’à donner sa vie comme et pour le Christ.

Mes chers amis appelés au baptême ce soir, vous dites et montrez à vos parents, conjoints, vos amis, vos enfants… et à toute l’Église que vous avez fait le choix de suivre Jésus Ressuscité, l’Ami-Fidèle et de l’annoncer dans ce monde assoiffé de lui. Vous faites partie des témoins qui depuis deux mille ans, attestent, parfois même au prix de leur vie, que Jésus est vivant. Toute l’Église se réjouit de votre baptême. Grâce à vous, le monde voit que l’Église, Épouse du Christ est toujours une mère, notre Mère, en dépit de ses fragilités. Jésus compte sur vous, sur chacun de nous pour rendre cette Mère toujours plus belle et rayonnante pour que chaque jour, elle donne à Dieu de nombreux enfants dans le baptême et les sacrements de l’initiation chrétienne.

Mes chers frères et sœurs, allons témoigner et dire au monde que la Résurrection ne concerne pas seulement les chrétiens. La résurrection du Christ est une grâce, une lumière qui brille sur toute l’humanité, comme celle que nous avons allumée en chantant l’Exultet, celle que les futurs baptisés vont recevoir tout à l’heure, lumière qui nous conduit et nous éclaire à tout moment de notre vie. Il nous appartient de l’annoncer et d’en être les témoins, dans le monde et dans l’Église, de génération en génération. C’est notre foi joyeuse qui rendra crédible notre témoignage. Bonne fête de Pâques à vous tous ! Alléluia ! Amen

Ancien curé de l'ensemble paroissial