Homélie de Guy de Beler, diacre (2ème dimanche de Carême, 28 fév.) : « Contempler le Seigneur »

2021-03-01T16:39:38+01:001 mars 2021|

En ce dimanche de la Transfiguration du Seigneur, nous allons de la contemplation du Christ Transfiguré au Christ Crucifié pour accueillir le Christ Ressuscité.

Frères et sœurs bien aimés de Dieu. Et si nous partions d’un chant de notre carnet paroissial (N° 108 p 37)qui évoque si bien ce dimanche de Carême : ce dimanche où nous fêtons la transfiguration du Seigneur. Reprenons les paroles du chant : « En quels pays de solitude » Je vous invite aussi à le chanter.

« Sur quels sommets d’incandescence
Entendrez-vous le Bien-Aimé
Vous parlant depuis la nuée ?
Qu’il vous prépare à ses souffrances !
Suivez Jésus transfiguré :
Demain il sera crucifié
En signature d’Alliance »

Pourquoi célébrez la Transfiguration du Seigneur (du Christ) pendant le Carême, alors que nous la fêtons aussi l’été (le 6 août). La réponse est déjà dans les paroles de ce couplet : « Qu’il vous prépare à ses souffrances ». Le Christ se montre dans sa gloire aux 3 apôtres qu’il a choisis : Pierre, Jacques et Jean, il montre sa divinité, pour les aider à mieux surmonter la Passion qu’il va affronter souvent sans eux en montant vers Jérusalem. Le Christ veut affermir leur foi. Le Christ veut rendre plus ferme notre Foi à nous aussi.

Nous aussi frères et sœurs, nous avons besoin de contempler le Christ transfiguré avant de compatir au Christ crucifié du vendredi saint. Ce Christ en gloire, rien à voir avec la gloire humaine, le Christ est en gloire parce qu’il est rempli d’amour : nous l’avons vu dans l’Évangile de St Marc ces dernières semaines toutes les manifestations d’amour du Seigneur : qui guérit les malades, qui enseigne des paroles de vie à tous ceux, nombreux qui le suivent et qui ont besoin d’entendre la Parole de Dieu, qui libère les possédés du démon.

Nous avons besoin de contempler le Christ transfiguré, parce qu’il nous prépare à ce que nous serons à la fin des temps, comme lui nous serons transfigurés, à la résurrection des morts qui est dans notre Credo ; mais comme le Christ nous savons qu’avant d’être transfiguré, glorifié, nous devons passer par la croix, aucun être humain n’échappe à la croix, aux épreuves de la vie, et cette triste pandémie nous le rappelle.

Nous avons besoin de contempler le Christ transfiguré, car le Christ par cette théophanie (manifestation divine) nous rappelle le désir du Seigneur que nous demeurions des êtres de relation. Le Christ ne monte pas seul prier sur le mont Thabor, il est accompagné de trois disciples pour leur faire partager des moments importants de sa mission : nous les retrouvons tous les trois lors de la résurrection de la fille de Jaïre, aux jardins des Oliviers avant l’arrestation du Christ, après la Résurrection lors de la pêche miraculeuse. Le Christ veut en faire des témoins privilégiés qui auront à porter leur témoignage après la Pentecôte à toutes les nations.
Le Christ transfiguré que vous contemplez n’est pas seul, il converse familièrement avec deux grands prophètes de l’Ancienne Alliance : Moise, le libérateur et le berger d’Israël, qui a passé 40 jours sur le Sinaï en présence de Dieu et le livre de l’Exode nous dit que lorsqu’il redescendait il avait le visage tout rayonnant (Exode 34, 29-30)
Il converse aussi avec Élie, un homme totalement rempli de l’Esprit Saint, il marcha lui aussi 40 jours, 40 nuits vers l’Horeb pour découvrir que Dieu est dans le bruissement d’une brise légère.
Le Christ Transfiguré n’est pas seul. Son père : Dieu le Père nous révèle la filiation divine du Christ, son fils unique « Celui-ci est mon Fils Bien Aimé : écoutez-le ! » A la différence du baptême de Jésus ou Dieu le Père s’adresse à son fils « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve ma joie » Mc 1, 11, Là Dieu s’adresse aux disciples et donc à chacun de nous en nous redisant avec insistance : « Ecoutez-le ! »

Frères et Sœurs en lisant chaque jour la parole de Dieu ; en écoutant les paroles du Christ, en demeurant près de lui, en contemplant le Christ transfiguré, nous nous préparons pour Pâques un visage resplendissant malgré nos masqu

es. Comme le dit le psaume 33 lu mardi dernier « Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage »

Prenons cette petite résolution, ce point d’effort, d’attention qui nous fera du bien : prenons le temps de contempler : le Christ au Thabor au moyen d’une représentation, d’une icône, pour nous préparer à compatir au Christ du Golgotha. Contemplons aussi des visages de croyants, d’homme de bonne volonté, que nous croisons dans le monde, au visage déjà transfiguré par la bonté, la bienveillance, l’amour du prochain. Ainsi, ils nous aideront par leur visage à garder l’Espérance. Amen